jeudi 24 juin 2010

QUITO, j'adoooooore !

A Fred, le bateau rouillé, ses passagers, ses bruits et ses odeurs... A moi, le soin de vous conter les mille et une richesses sensorielles et intellectuelles de la capitale de l'Equateur !

Quito est une ville oú l'on marche, mais pas trop. Le centre historique est un concentré coloré de batiments coloniaux restaurés (et patrimoine de l'humanité) et d'églises toutes plus impressionnantes les unes que les autres : baroques ou néo-classiques, décors à la peinture ou à la feuille d'or du sol au plafond, il n'y a qu'à ouvrir les yeux pour apprécier leur beauté (et prendre conscience des moyens déployés par les conquistadores dans leur effort de christianisation...).
Pour gagner le New Quito, ses restaurants et ses hôtels branchés, ses cafés internet et ses discothèques, il n'y a qu'à prendre un TROLE, bus électrique à couloir réservé.
Partout, pour se reposer de tant de merveilles, des places ceintes de couvents, de théâtres et de boutiques, et des parcs pelousés peuplés de toboggans et de joueurs d'échecs !

Quito est la capitale d'un pays dont les richesses premières profitent aussi à ses habitants (les meilleurs produits ne sont pas tous entièrement destinés à l'exportation). Chocolat, café... Attention, la liste des mets de qualité ne fait que commecner ! Empanadas de viento (un peu de fromage et beaucoup d'air!), canelazo (liqueur et jus de cannelle chaud), pristiñas au miel (de simples mais si succulents beignets), yaguarloco (soupe de pommes de terre avec fromage, porc et avocat)... je passe sur les croissants, les melbas et autres pâtisseries meringuées !

Quito ! Ah Quito ! une ville de nana ! Une balade en bateau, en amoureux et en plein milieu de la ville, c'est possible ! Du shopping à tous les coins de rue, c'est faisable ! Les objets d'artisanat rivalisent de finesse et d'authenticité. Une épilation complète et une coupe de cheveux pour seulement 15 dollars ?! Vous ne rêvez pas ! En bonne consommatrice européenne, je teste tout ! Et certifie avoir encore mes cheveux et presque plus de poils !

Seul hic et pas des moindres, Quito est une ville qui se couche tôt. Sauf à La Ronda, une rue qui remplit le ventre de spécialités quiteniennes et les oreilles de musique équatorienne (pour ceux que cela intéresse, j'ai craqué sur le CD de Byron, le chanteur de notre chorizo-patates d'hier soir!), bref ! Sauf dans cette fameuse rue, les restau du centre sont fermés avant 20h et les rues se vident dès la tombée de la nuit. Sécurité oblige !
Alors on ne fait pas les malins, surtout qu'on s'est fait moutardés en plein jour ! Je m'expliquerai plus tard...

Pour conclure mes poulettes, séchez votre mascara qui transpire de jalousie ! Ma vie trépidante de nouveautés arrive à son terme, du moins en Equateur. Plus qu'un mois et c'est déjà PAris ! En attendant, je suis bien contente de me plaire ici. Avec les capitales d'Amérique latine, c'est souvent Quito-double...

Nos vies sur un long fleuve tranquille...


Depuis plus d'une semaine, nous vivions dans l'amazonie péruvienne, entre TARAPOTO et IQUITOS. Humidité, banane planteur et tranquilité isolée. Une fois à IQUITOS, après une première croisière, plus de routes, le voyageur est dépendant des désirs de capitaine et de l'organisation portuaire.

Tout commence par un réveil très matinal le dimanche 13 juin. A 6h au port d'IQUITOS, en une rapide et fraiche 1/2h de bateau, nous débarquons à MAZAN, petit village sans routes. Dans la logique des évènements, le Cabo Pantoja, cargo parti la veille d'IQUITOS(après 3 jours de retard) devait arriver vers la mi-journée. Les heures passent, le port s'anime, la chaleur humide s'installe mais toujours rien à l'horizon. La rumeur du non départ du cargo commence à s'installer, confirmée plus tard par un fameux Omar, le contact de la capitainerie de MAZAN...
Fatigués, dessechés et sans espoirs, nous nous installons dans le seul hotel non effrayant du village. Soirée, diner, des chants de femmes nous attirent vers une demeure en bois, la chapelle de "La Nueva Vida". Sermen de Salmon et nous repartont avec un bébé chaton, offert par les fidèles. Ce nouveau compagnon de route, après quelques pipis, crottes et beaucoup de puces nocturnes sera rendu le lendemain, la fausse bonne idée aura durée une nuit, le temps de le baptiser Mochica. Il est temps de passer au port prendre les nouvelles fraiches du jour, toujours pas parti, demain sans faute... 1 jour de plus a MAZAN, on dévore les gateaux au yaourt du marché, on sieste à l'ombre, l'Italie égalise face aux veloces paraguayens. Dernier passage a la capitainerie " il vient de partir, demain ici à la mi-journée"...!!!
Lendemain matin, vers 12h...non 9h le bateau accoste, chargé d'humains, bêtes et caisses de provisions. On glisse nos hamacs pour cette semaine d'amazone que je vais maintenant vous faire partager.

Le personnage principal est donc le fameux Cabo Pantoja, cargo à 2 étages, reliant IQUITOS/PANTOJA en une semaine de lente et on peut dire maladroite naviguation. Depuis son hamac, le capitaine délegue la barre, le déchargement et la fatigue à son équipage. Le voyage est (trop) souvent ponctué d'arrêts PLUS ou moins long pour décharger du ravitaillement aux nombreuses communautées qui habitent les rives du Rio Napo.
Nos 2 portes de prison de cuisinières nous préparent chaque jour des mets exquis donc voici la carte:
- Matin, entre 6h et 7h30: (en fonction de la qualité de la nuit) EAU+LAIT+RIZ de la veille ou SOUPE DE SARDINES ou SOUPE DE GRAS DE VIANDE
-Midi, vers 12h (le meilleur): RIZ+GRAS DE POULET+BANANE PLANTEUR
-Soir, entre 18h et 19h (encore une fois, en fonction de la fatigue de la journée): EAU+LAIT+RIZ du fond de la casserole du midi
Au fond du bateau, adossés au moteur, l'espace sanitaire. Les cabines de W:C font face aux cabines de douches, le tout relié par un ingénieux système de canalisation en communication directe, avant et après utilisation avec l'eau couleur smecta du Rio. L'usager à le choix entre une douche dans l'obscurité ou bien, grâce à une ampoule totalement aux normes, contempler la petite vie des fourmis, araignées, papillons et autres petites bébetes qui gambadent sur les parois baroques et rouillées de la cabine.
Propres et bien nourris, il est temps de se blottir dans son hamac pour une douce nuit, au rythme des arrêts dans les villages, les déménagements de ses voisins de chambre, les nettoyages de nez, gargarismes divers, cris d'enfants et les subites envies nocturnes de cumbia...
Des romances déchirantes se déroulent en direct, les ordures se déversent dans le fleuve, Emma capitalise nos derniers soles au Bingo. Un taxi/industriel/boulanger rêve d'apprendre la patisserie française tandis que Talia, jeune adolescente ne parvient toujours pas à retenir nos prénoms. Toute cette harmonie flottante est parfois interrompue par de stupéfiants couchers de soleil, livrant chaque soir une nouvelle palette et quelques instants de calme, signes d'une journée écoulée...

Le sang et l'argent continuent de couler dans "Les veines ouvertes de l'Amérique latine", les pensées et projets de rentrée défilent, on tue ce temps qui défile si péniblement. On pense à QUITO, à Cécilia qui s'apprète à nous rejoindre, à nos 8 mois sur ce continent, à nos 2 ans de couple et à toutes les festivitées qui nous attendent parmis vous tous dans quelques semaines.

Nous avons vécu et observé cela pendant une semaine, tandis que la population subit cette poubelle flottante toute l'année, sans se plaindre. La cargaison et l'équipage ont plus de valeur que les passagers, bétail entassé et suffoquant, payant bien cher cette croisière bien amère. A quand un nouveau cri du peuple, à en retourner les Bolivar, San Martin et autres libérateurs...


Amazoniquement votre,

samedi 12 juin 2010

Hola Puès!


Les Misfits vous saluent depuis la ¨petite¨ville d'Iquitos, au fond de la jungle peruvienne, dans l'attente d'un bateau pour l'Equateur, que nous atteindrons dans une bonne semaine. Emma vous avait retrouvé après notre parcours Inca, à moi de vous narrer la suite, avant d'entamer notre dernier mois de voyage équatorien...

Dans ce pays où la vie est plus chère, chaque nouveau bus nous permet de changer de décor, d'ambiance, de personnes en quelques heures. Apres la vallee sacrée(ment) riche en sites et en restaurants à touristes, nous nous sommes refugiés sur la cote de Paracas, réserve naturelle de pélicans, faune marine et Pisco Sour économiques et sympathiques, le tout perdu dans un desert de sable. Le ¨paracas¨ est un vent puissant qui emporte tout, s'infiltre dans les maisons, tel notre mistral, sauf que celui ci est rempli du sable du desert voisin. Fiers et sans un sou, nous avons parcouru ces dunes à la recherche de paysages, d'oiseaux marins et d'un grand bol d'air marin pendant toute une journee, affrontant les bourrasques sableuses, le soleil omnipresent jusqu'à la fameuse falaise dite ¨la catedral¨, qui a perdu sa voute suite à un tremblement de terre. La petite 4L de deux pêcheurs nous évite 10 km de retour à pied, ¨que suerte¨, le diner va être bon et tot!

De tous les recits de voyageurs nous ayant précédés, LIMA semblait devoir être une étape courte et peu agréable. Nous devions l'atteindre apres un séjour dans la communautée afro-péruvienne de ¨El Carmen¨, séjour qui est passé de 2 jours à 2 heures... Village désert, aucune festivité, après déjà 1 bus et 2 colectivos, on saute dans un dernier bus pour la capitale... Arrivée de nuit, crachés sur un bord de périphérique, on attrape un colectivo, on se fait guider, on se dirige vers Miraflores, quartier ultra-riche, aseptisé et securisé pour les touristes, pour finalement terminer cette journee de route dans le canapé bien confortable de cette auberge chaleureuse. Et bien, malgré la grisaille ambiante, la pollution inoubliable et le bruit urbain ininterrompu, nos visites de sites, musées et promenades urbaines ont été plutot agréables, sachant qu'une bonne auberge familiale nous attendait chaque soir pour nos repas. Je ne peux pas apprecier la non-beauté de cette ville, je suis plus admiratif de son identité et caractère unique, un résumé bruyant et intense du Perou, de ses marchés grouillants, ses crieurs de bus qui paraissent être les guides de cette fourmilière que nous avons laissée au petit matin après 3 jours, pour se rendre à CARAL, la plus ancienne cité sud-americaine, peut être même du monde, comme dirait le guide, ¨eso esta en proceso de investigacion¨.

Apres la cote, les cotes, celles des cimes de la région de HUARAZ et le parc naturel de la Cordillière blanche. On remonte à plus de 3000 mètres, on retrouve nos polaires le soir après les balades intenses et les visites de sites, tels CHAVIN et ses fameux souterrains, ancien lieu de culte et de célébrations. Les menus à  4 soles continuent de remplir nos estomacs, agrémentés de fruits frais, de jus, de dégustations ponctuelles et de mets inconnus, bons ou pas... HUARAZ fut également le lieu d'une découverte intense, je dirai même sublime, tel est le nom de cette barre de chocolat industrielle qui ne nous quitte plus depuis; cela est devenu notre petit péché, avant d'atteindre les plaines chocolatées d'Equateur! Autre grand moment ( non, on ne pense pas qu'à ca mais aussi quand même!) la dégustation de fromage, très similaire au saint-nectaire, qui a largement agrémenté notre gratin de pommes de terres du soir, tandis qu'Adrien Brody palissait de maigreur dans la Varsovie occupée. 

On ferme le restaurant, une bonne nuit dans un bus tout confort (vrai pour le bus, faux pour la nuit), on redescend vers l'océan, on évite les bonimenteurs du terminal et l'on monte dans un bus jaune et blanc, marqué HUANCHACO. La fin de l'été ne nous empêche pas de profiter des vagues des surfeurs, des fruits de mer pêchés devant nous, digérés le soir même et de rentrer en confidence avec la tenanciere du ¨Tambo¨, petit restaurant de front d'océan. Elle pleure encore la disparition de son père qui lui a légué son restaurant et tout son amour. En bon normand d'adoption, je saute plusieurs fois dans l'océan, avant de retrouver ses vagues et ses crabes en Equateur ( que d'attentes me direz vous!). Evidement, nous n'échappons pas au parcours de sites CHIMU de CHAN-CHAN et MOCHICA del BRUJO et à la momie de ¨La senora de Cao¨ unique dirigente feminine de l'histoire du pays. Dernière étape de la cote, dernier site, CHICLAYO et le musée du ¨Senor de Sipan¨, unique dirigeant présent iconographiquement dans les représentations MOCHICA, puissant, riche et entouré de tellement d'ornements, de parures et autres sacrifiés que son squelette en est tout emiétté...

Et depuis une semaine, nous sommes dans la jungle, 50% du territoire peruvien, 5% de population. Après 10 heures de route qui monte, qui tourne, qui descend et un poulet à moitie cru, nous sommes dans notre premier bateau, YURIMAGUAS/IQUITOS. 2 jours et 2 nuits en hamacs, en compagnie de 2 francais du nord, voyageurs au très long court, de tarots, unos et de rhum, au fil de l'eau et des repas de riz toutes les 3 heures.

Je vous laisse d'IQUITOS, plus grande ville mondiale joignable par mer ou air mais pas par route, qui n'échappe pas a la folie du mondial. Depuis notre arrivée au port jusqu'aux hotels, marchés et boutiques, le pieton suit les matchs sans interruption, 0-0 pour nous, aucun pronostics ni attentes, sauf pour demain matin, nouvelle journée folle de bus et barques pour attraper le prochain bateau, quelques jours jusqu'à la frontière, après, nous ne savons pas encore...

Footbalistiquement votre,

mardi 25 mai 2010

Un grand Théâtre sur le Petit Journal

Allez, je me l'autorise... voici l'article que j'ai rédigé á Buenos Aires pour le Petit Journal, le journal en ligne des Français á l'étranger. Bonne lecture, c'est de la culture !

jeudi 20 mai 2010

! Amigos !

C'est reparti pour un tour, pour un trip, pour un tas de posts sur ce blog ! Voici 10 bons jours que les misfits sont à nouveau en transit ensemble.


Quitter Buenos Aires m'a en effet demandé un peu plus de temps. Des élèves à abandonner, un Congreso à visiter, des empanadas à savourer, des valises à boucler et des amies à quitter...

Bref ! c'est fait ! Il m'aura tout de même fallu un week-end entier pour quitter le pays : le bus dans lequel je me suis assise n'est jamais sorti du terminal de Buenos ! Agence, billet, destination, tout était faux ! ( à ma décharge, je précise que mon billet émanait d'une agence semblable à tant d'autres dans la station de bus du Retiro. Certes, le prix du voyage faisait rêver, mais qui dit "promo" ne dit pas forcément "escroc", si ?) Une nuit de plus à Buenos Aires donc, remboursement heureusement puis re-départ avec 16h de retard... Après 48h de route et un passage de frontière, j'ai enfin retrouvé mon Frederic au terminal de La Paz qu'il connaît désormais comme sa poche !


Nous voici au Pérou, lancés sur les traces des Incas. De Cochabamba à Puno, de Puno à Llachon, de Llachon à Taquile... autour du Lac Titicaca. Première expérience d' "écotourisme" chez Juan et sa femme Juana (si, si) qui nous ont offert le gîte et le couvert. Les routes, les plats et les rencontres nous paraissent avoir toujours autant de saveurs... il faut juste prendre le temps de traverser un lac sans vent pour gonfler la voile en sacs de farine cousus d'un bateau sans moteur (forcément). 2h30 aller (de Llachon à l'île de Taquile), pas moins pour le retour... juste le temps de voir le lac changer de couleur !


A Cuzco, impossible de faire comme si nous étions seuls au monde. Des touristes à gauche, des voyageurs à droite, des Français partout ! Le centre historique nous retient. On s'en décolle 3 jours pour visiter le Machupicchu et on y revient. Et maintenant ?

Là tout de suite, on se repose ! Pour le Machu, on n'a pas fait dans la dentelle : 3 minibus (6 heures au total) puis une tyrolienne au-dessus d'un fleuve et enfin 4 heures de marche (la dernière à la lampe torche)... cela ne vaut pas le trek de l'inca, c'est sûr mais ça contient son lot d'ampoules, de sueurs, de courbatures et de coups de soleil (pourtant je mets de la crème Maman !). Le lendemain, réveil à 3h pour 1h30 d'ascension, un escalier raide et irrégulier bien sûr. En rang devant les portiques du "parc", on attend 6h pour entrer... et nous voici enfin devant la fameuse cité perdue ! Des pierres, des montagnes, des arbres, le tout au soleil levant... Splendide ! 5 heures de visite, de marche et d'escaliers (encore et toujours!) pour gravir le Waynapicchu, un mirador c'est forcément en hauteur ! Sans guide, il est difficile de tout expliquer mais l'énergie du site ne s'en dégage pas moins fortement ! Tout est si bien pensé, conçu, organisé, à une altitude incroyable (2600m environ) et en pleine forêt qui plus est ! Le mystère des Incas demeure entier (C'est pourquoi on a craqué à la foire du livre. Des récits historiques d'aventure et de découvertes, je prends !)


Les Péruviens savent se faire apprécier : plats raffinés, costumes recherchés... La tradition est entretenue, l'histoire bien exploitée. Tandis que les chauffeurs de minibus de Santa Maria (une escale obligatoire sur la route du Machupicchu) font grève pour protester contre l'essence trop chère, des gamins défilent dans la rue avec pancartes et maîtresses pour revendiquer l'utilité de l'école maternelle...

Au Pérou, il y en a pour tous les goûts !

lundi 3 mai 2010

Buenos Aires, une ville que je quitte...


Pour ceux qui ne le savaient pas encore, j'ai décidé de quitter Buenos Aires et l'Argentine le 16 avril dernier. Il m'a fallut saluer ces mois de vie porteniene, les personnes qui m'ont entouré, cette ville qui m'a accroché et qui me manque encore. Me reviennent les serveurs de "cortados", les pedidas d'empanadas, pizzas, l'odeur de viande à la parilla. Je ne compte plus les migas, Quilmes et litres de glace consommés, les facturas matinales (je parle beaucoup de nourriture mais cela fait partie de la vie à Buenos Aires!), choripan etc, etc, etc... Je retiens l'énergie et le bruit de l'avenida Corrientes y Cordoba. Je n'oublie pas non plus mes soirées virutas à la Catedral et la Viruta, la danseuse de la plaza Dorrego à San Telmo, les bus customisés véloces et toujours aussi pointus en monnaie.
En vrac également une liste de noms que je n'oublierai pas, Guerin, Cumen-Cumen, BAFICI, Cabaret, 160 presidente Luis Saënz Pena, Tur, Faena, Six feet under, Fernet-cola ( le gout surtout!) Quino, Cortazar, Borges, Che!
Je termine ce paragraphe nostalgique, aucunnes certitudes mais déjà l'envie de reflâner un jour ou l'autre dans cette ville...

J'ai quitte l'Argentine par sa pointe orientale, les chutes d'Iguacu. Je ne m'attarderais pas en adjectifs et superlatifs sur ce lieu unique, beaucoup d'eau et pas beaucoup de bruit pour rien. Ces deux jours étaient surtout consacrés à mon Emmanuelle, profiter l'un de l'autre avant cette séparation temporaire choisie, difficile, regrettée mais utile...

Dimanche 18 avril, 18h, me voilà seul dans un micro se dirigant vers Cuidad del Este, le Paraguay. 6 heures plus tard et un second bus, terminal de bus d'Asuncion, la capitale. Il est environ 23 heures; en terrain inconnu, j'opte sagement pour un hôtel en face du terminal, une chambre simple et économique. Je pourrais rajouter lugubre, sombre, humide et avec une odeur, mélange de renfermé et de tabac froid impregnée sur les draps et les rideaux en papiers journaux. L'aventure reprend, je m'endors dans le lit en bois, tout seul.
Rien à vous dire sur Asuncion, jadis première capitale de l'Amérique du sud, je m'y suis perdu durant 2 jours dans ses colectivos, d'un bout de ligne à l'autre, j'ai marché des dizaines de cuadras à l'inconnu puis sauté dans un colectivo m'éloignant encore plus. La chaleur écrasante et mes érrances m'ont poussé dans un bus, direction Filadelfia au centre du pays. 
Imaginez une ville balayée de longues avenues et de sable, entourée de fermiers ménonnites russes et quadrillée par une signalisation germano-espagnole, vous y êtes. On y parle l'espagnol, l'allemand, le plattdeutsch, la coopérative et la banque, centres névralgique de la colonie, sont gérés par des colons blonds et, de génération en génération, on y travaille, on y rencontre sa femme, on luit fait des enfants...
LE bar/burger de la ville fut le lieu de rencontre avec des jeunes locaux de descendance russe. Jusqu'à la fermeture du lieu (vers 1h), échanges et dialogues sur le foot, l'Amérique latine, le métissage, les femmes, le tout arrosé généreusement de bières...
Lendemain matin, quoi faire de plus? Après une recherche desesperée de Charles Hingels, on referme le sac pour débuter le périple de sortie du pays. Un premier bus me dépose en 2 heures à Mariscal, poste douanier avant la route du Chaco et la frontière Paraguay/Bolivie. Ce premier bus partait à 20 heures de Filadelfia et arrivait à 22 heures à Mariscal. L'idée était d'attraper un second bus, partant quant à lui d'Asuncion à 20 heures pour me récuperer vers 1 heure... Je pense avoir plutot bien geré ces 5 heures d'attente, devant les grilles de la douane, le ventre vide et seul, enfin presque... En plus des chiens errants, des insectes volants et rampants, j'etais fréquemment visité par des grenouilles, des crapauds et même un troupeau d'ânes perdus. On s'arrete la me diriez-vous, non non, mon dernier invité fut un chien, à 3 pattes, clopin clopant ,en désir de caresses. Bien entendu il n'était pas seul puisque ses anis tiques et puces le suivaient fidelement. 2h30 du matin, une lueur sur la route, les phares de mon bus! Tampon de sortie, je m'installe, je couche le siège, je m'endors...

Et me revoilà en Bolivie, depuis presque 2 semaines. Apres Santa Cruz et les missions jesuites en la sympathique et baroque compagnie d'un ami bolivien, le ventre bien rempli par sa mère, je me suis dirigé vers Cochabamba le temps de saluer son Cristo et pénétrer quelques heures la cancha, ville/marche etourdissante.
Brouillonné depuis le petit village paisible de Sorata perdu dans les montagnes et les nuages, entre une petite ballade de 9 heures et une conversation sur la géographie de l'Amérique latine avec une jeune demoiselle de 4 ans, je termine ce post depuis La Paz ou j'atteris pour la troisieme fois.

Il me reste quelques jours avant de retrouver enfin ma belle et grande, la femme que j'aime, pour poursuivre à quatre pieds, quatre yeux et deux coeurs cette aventure et continuer de vous la raconter à quatre mains.


Affectueusement,

Fred

vendredi 2 avril 2010

Les revoilà!

Chers vous,

Nous nous retrouvons après deux longs mois d'absence. De retour à Buenos Aires, le quotidien nous a rattrapés, démarches professionnelles, déménagements, vie sociale, soirées, diners, concerts et autres festivités nous ont distraits et éloignés de notre blog qui, je l'espère, vous retrouve de plus belle avec le film de notre voyage, enfin en projection officielle!
Les photos sont quant à elles visibles depuis notre retour sur notre picasa, les liens étant à disposition sur les bords du Blog.

Je n'avais pas eu l'occasion de publier mon rituel résumé de notre parcours, le voici donc en complément des photos et maintenant de la vidéo.

Bonne séance à toutes et tous et très prochainement de nouveaux billets d'humeur de vos misfits in transit...

- Instantes Latinos -
durée 16min
(visible en HD ici)



- 6 semaines sur les routes, Argentine du Nord, Bolivie et Chili -

TRANSPORTS

-26 colectivos (cars)
-25 micros (bus)
-9 voitures
-5 bateaux


LIEUX

DÉPART --- Buenos Aires
Tucumán
Tafí del Valle
San Cayetano
La Banda
Capilla del Infierno
Humahuaca
Iruya
Cienzo
Aparzo
La Quiaca

----- FRONTIÈRE Argentine/Bolivie -----

Villazón
Potosí
Cerro Rico
Tarapaya
Sucre
Tarabuco
La Paz
Yucume
Rurrenabaque
Selva
Comunidad de los "Real Beni"
Coroíco
Yucumo
Yolosa
San Pedro de Tiquina
Copacabana
Isla del Sol
Yumani
Cha'llá
El Alto
Uyuni
San Luis
San Felipe
Tupiza
Villazon

----- FRONTIÈRE Bolivie/Argentine -----

La Quiaca
Salta
Mendoza
Maípu

----- FRONTIÈRE Argentine/Chili -----

Valparaiso
Viña del Mar
Con-Con
San Felipe
Los Andes

----- FRONTIÈRE Chili/Argentine -----

Mendoza
San Luís
Buenos Aires --- ARRIVÉE


Fred

mardi 2 février 2010

Black, Brown & White


Suite à mon post sur mes impressions boliviennes, quelques réserves extérieures et remarques ont été émises sur mes écrits, peut-être un peu "extrêmes", avec des jugements et finalement une expression de valeurs, différentes d'avant. 
Ceux qui me lisent et me connaissent savent que mes avis sont parfois très/trop tranchés sur certains points, comme le cinéma; il n'empêche que je ne cherche pas à faire adhérer la masse à mes opinions, je suis toujours en quête de dialogue, de retours, de démocratie en quelques sorte.
Mon style peut paraitre parfois un peu emporté, inspiré, métaphorique, floutant au passage mes pensées, je n'aime pas les malentendus donc je vais tenter de reprendre mes propos, d'être davantage noir et blanc, plus clair.

Hum hum, 3,4:

La Bolivie est un pays qu'on regrette de quitter, qui vous accroche, vous retient, surtout durant la route fabuleuse que l'on traverse pour sortir du pays (depuis Uyuni jusqu'à Tupiza). C'est une terre inoubliable, fascinante et extrêmement réelle, réelle dans le sens frontal et direct, j'aime cette brutalité, la pureté de ce diamant brut à ciel ouvert comme dit un ami bolivien, en particulier sa société, ses habitants. Personne n'est parfait et je garde le droit de "critiquer" ou plutôt d'observer toute cette vie, avec mes yeux d'étranger, d'européen, de français, de parisien, qui est tout de même allé voir plus loin que la Butte Montmartre ou les plages normandes. Mon experience en Asie fut marquante et fascinante, pour autant, mes posts sur le Viet-Nam était loin d'être tout roses et gentils, je pense encore une fois avoir été sincère, observateur et heureux surtout de vivre cela.
Je ne cherche à blesser personne, quand je parle de La Paz comme d'un bordel (j'entends un lieu désorganisé, le terme bordel est sorti trop vite sur le clavier du cyber-café, disons un grand bazar), oui, c'est vrai je l'ai vécu tel quel et hormis le fait que cette ville est difficile à vivre due à son altitude, son climat, sa pollution, elle est unique, riche et a compté dans l'intégralité de notre voyage.
Nous restons intrigués par les cholas, micro-société féminine, arborant des tenues, des coiffes spécifiques à chaque ville, région, présentes des marchés de légumes au gouvernement, en passant par les arènes de catch et les rues les plus pauvres, à vivre à même le trottoir en famille, en tristesse. Aujourd'hui, j'aimerais pouvoir descendre dans la rue, savourer un jus de fruit d'un litre, rempli de fruits, de lait, manger ma soupe au marché, de grands moments culinaires qui me manquent. Pour le reste, je n'ai pas à me justifier d'avoir observé et mal vécu, par exemple, dans tous le pays, de la maltraitance envers les animaux, cela m'a toujours choqué, chez moi ou ailleurs, je ne le supporte pas.

Autre sujet délicat, la place du touriste et de son poids économique. Personne n'aime être arnaqué, c'est universel, même si c'est inévitable en tourisme, ça ne fait jamais plaisir. Nous cherchons à l'éviter le plus possible, en discutant, négociant sans dépasser les limites du raisonnable. Il se trouve qu'une fois, cela a dérapé, devant témoins, des amis de surcroît. Enervement exagéré, regretté, survenu après une accumulation de faits similaires et la vision de combats féminins une heure avant. Cette "bêtise" a été stigmatisée, retenue, trop hâtivement, à notre grand regret. Du coup obligation de se justifier aujourd'hui, j'espère que le message est passé.

Je ne me considère pas comme un français, ou un parisien, mais, le plus possible comme un citoyen du monde qui désire connaitre sa planète. Je suis visiteur dans ces pays, touriste évidemment, même si je tente d'en perdre le label. Je ne juge pas les autres peuples ou cultures, je les observe et donne mon avis, je dis bien MON avis, sans le considérer encore une fois comme référence ou sainte parole.

J'en reste la, je vous laisse, j'attends vos fleurs et vos foudres, en attendant je vais faire silence dans une salle obscure devant la dernière victoire cinématographique de Mr Clint Eastwood.


Tcho,


p.s: "black, brown & white", chanson de Big Billy Bronzy, à écouter, musiques ET paroles 

dimanche 24 janvier 2010

Où tout finit tout commence


C'est bien connu, il n'est jamais trop tard... pour enrichir son blog par exemple ! Voici donc quelques lignes qui vous éclaireront sur la fin de notre périple latin.


Après avoir quitté la Bolivie par la porte du salar d'Uyuni (dont la blancheur infinie ne saurait se décrire par les mots... patience ! bientôt les photos !), nous nous sommes échoués en bande à Salta d'abord puis à Mendoza, retrouvant ici et là d'autres estivants français, argentins et boliviens. Dur de se contenter de tourisme urbain après toutes nos aventures ! Dur de se sentir dépaysée dans une ville aussi bien quadrillée que ses voisines, si propre, riche et ensoleillée soit-elle. Heureusement, le vignoble a de quoi réconforter... Les Cabernet, Syrah et autres Malbec font vibrer les papilles tandis que les cavistes font trembler les portes-monnaie !

Suit une escapade à 2 au Chili, pour prendre la température du Pacifique. La baignade fut fraîche et déconcertante... Tandis que nous regardions les grosses vagues mousser et lécher la plage, dans la douce et chaude lumière du soleil déclinant, les lèvres un peu colorées de ce vin pas si fameux... un sac de plage, le nôtre, s'est volatilisé !
Par chance, ni passeport, ni caméra, ni carte bleue à l'intérieur... Quand même quelques petites choses auxquelles on tenait sentimentalement. Sensation troublante de révolte et résignation. Que faire, que dire ? le récit de ce délit en appelle mille autres, bien plus graves et plus handicapants pour leurs victimes...

On interrompt donc notre hôte adorable dans la litanie de ces horreurs ! Parlons par exemple de politique. La veille, la droite a remporté les élections présidentielles. Michèle Bachelet aurait pourtant fait l'unanimité pour un 3e mandat, non permis par la Constitution. La vente d'alcool n'était plus non plus permise après l'annonce des résultats, pour "éviter les débordements"...

Plus de vin, plus de sac de plage et plus de sous ! Ces 2 jours au Chili ont été ceux de carences encore inconnues ! Mère HSBC nous a provisoirement coupé les vivres !!! Impossible de retirer le moindre peso alors que notre plafond n'était pas atteint... Grrr ! La banquière va passer un sale quart d'heure ! Du coup, restriction alimentaire (pas de resto j'entends, mais courses possibles parce que la carte fonctionne pour payer, allez savoir pourquoi!) et changement de mode de transport pour le retour : plus de place dans les bus pour Buenos Aires avant 2 jours et billets bien trop chers ! Nous rentrerons donc... en STOP !

Départ de Valparaiso mardi à 10h, arrivée à Buenos Aires mercredi à 22h, après un pick-up rouge, une Renault climatisée, une Vectra (de Chevrolet) endiablée et deux bus argentins pour finir. La dernière aventure, où nous avons prié pour que rien ne perturbe notre dernier chauffeur particulier lancé à plus de 150km/h dans la Cordillère et pour que les bus fournissent dîner ou petit-déj...

La chaleur de la capitale argentine remplace désormais nos lourds sacs à dos : écrasés par l'atmosphère ambiante, on se traîne du lit à la salle de séjour du bel appart ancien que nous partageons en attendant de prendre nos quartiers dans le loft de San Telmo, le quartier historique... Dernières heures de transition (pour ne pas dire glandouille) avant de se lancer activement dans la recherche d'une activité professionnelle rémunérée...

La suite au prochain post ! D'ici là, je fais mon possible pour vous transmettre un peu de ma moiteur, faîtes de votre mieux pour m'envoyer de l'air !!!

mardi 5 janvier 2010

Reminiscences et Contradictions


Avant toutes choses, toutes paroles, une tres belle et bonne annee a vous toutes et tous, nouvelle decennie, pleins de choses a accomplir pour vous et moi, a partager bientot tous ensemble...


Nous en etions restes a un passage de frontiere, celui de la Bolivie, il y a de ca presque 1 mois. Plutot que de narrer notre periple au jour le jour, j'ai envie de partager mes impressions, mes critiques, en general et en particulier.

Les voyages sont faits de routes, de bus, commencons donc par cela. Pour prendre un bus en Bolivie, il faut d'abord affronter les assauts des vendeurs des diverses compagnies, pleines de promesses, de meilleurs prix et d'honnetete... Pour les prix, rien a dire, comptez 1 euro environ l'heure de route. Apres, l'aventure commence: les sieges peut etre inclinables, la TV qui diffuse un film americain en russe, les pots d'echapements DANS le bus, en sus, la poussiere, les allees et venues incessantes, le tout sur des routes qui n'en sont pas, 80% du pays est compose de pistes, de sentiers, glissants, poussiereux, bancals, troues, dangereux... Premier echo au titre de ce message, cela peut faire penser a l'Asie, a la difference que les routes existent, que les passagers sont consideres, les conditions de voyage sont "humaines".
Il est dur de comprendre comment un pays, au debut de la deuxieme decennie du XXI siecle, ne dispose toujours pas de VRAIES routes, malgre la main d'oeuvre a disposition, la volonte du peuple de travailler, pendant que le president sourit avec des pasteques sur les photos de "propagande", EVOlution...

La premiere vraie rencontre avec le pays s'est faite a Potosi, anciennement la ville la plus riche du monde, toujours la plus elevee (plus de 4000m) et de plus en plus la plus ignoree. La visite des mines, hormis la dimension touristique digne d'un parc d'attractions, fut une vraie revelation, une experience. 3 heures sous terre dans un lieu ou des hommes s'epuisent, s'impregnent de souffre, de vapeurs, de sueurs et de cocas pour oublier leur labeur, leur punition! Il est trop tot pour le dire, mais j'espere concretiser le projet de revenir dans ces mines, y filmer ces hommes pour refleter au plus pres la realite vecue, les sentiments exprimes. Une certainne promiscuite s'est cree entre le guide et nous, un retour en juin, carnaval et festivites pour les mineurs, au grand malheur des lamas, futurs sacrifies!

La route nous reprend, nous porte en capitale, pardon, capitale constitutionelle, Sucre, avatar miniature de la grande capitale La Paz. On s'immerge de plus en plus dans la societe, on dejeune au comedor, sorte de cantine interne aux marches, comme en Asie, un plat complet pour moins d'un euro, le regard des locaux, intrigues le premier jour, moins le second, habitues le dernier, nous restons "gringo" mais l'etiquette s'efface quelques instants...
Rix, pommes de terres, viandes de porc, boeuf, arroses de sauces piquantes (aji), jus de fruits, quinoa, alimentation repetitive, nutritive, equilibree, un peu moins varies que chez nos amis d'Asie.

Notre timing de voyage nous permet de partir au nord, dans la region des Yungas, plus pres du Bresil, loin, loin, long et penible fut ce voyage, apres 4 heures de negociation, 2 bus, une averse et 18 heures, Rurrenabaque apparut. Petite ville paisible, un ancien policier RATP reconverti en expat passione du pays, tenancier d'un bar petit dej/dej et diner par chef marocain/internet/cine/kayak/cheval (demander Thomas au Piranha) et la jungle, raison de notre venue.
Dans nos fonctionnements de voyage, s'ecarter des reseaux et sentiers touristiques est une priorite. Apres avoir eviter de repartir avec un super t-shirt d'une compagnie, via le fameux Thomas nous rencontrons un homme, natif de la jungle, un guide independant, prenome JUNGLE MAN. Baldemar de son vrai nom va donc nous guider dans sa deuxieme maison, la jungle amazoniene des Yungas. 3 jours dans l'humidite, la decouverte, la fusion avec ce Vert remplis de plantes de jouvence, d'insectes rampants et volants, de lianes gorges d'eau, de --- pause dans ma narration, sur le sujet de l'eau. Nous pouvons affirmer avoir connu la soif, manque de bouteilles a partir du deuxieme jour, obligation de boire de l'eau bouillie au feu de bois, le gout et l'odeur reste encore, "la soif l'emporta, mais il jura un peu plus tard qu'on ne l'y reprendrait plus" --- panoramas et de discussions philosophiques, gastronomiques et therapeutiques avec ce personnage qu'est JUNGLE MAN, natif de la communaute des Reals Beni qui nous a egalement aeccueilli dans ses paillotes le premier et dernier jour.
Experience unique et douloureuse, physique et psychologique, en cette periode de noel, loin des confits, de la famille, de la chaleur humaine reconfortante. Reste heuresement les belles surprises de ma compagne, petite etoile de noel sous la tente, petit instant hors du temps, apres une veillee de noel, lente, peu arrosee, ou l'on ne sait qui est le visiteur, qui regarde qui, qui est dans la cage...?

La societe bolivienne continue de se construire devant nos yeux et dans nos tetes. Encore une fois, des flashs asiatiques reapparaissent, dans ce pays ou l'ont peut acheter de tout, partout, tout le temps a n'importe quel prix. Apres, comme certains disent, il y a des bordels organises et des veritables foutoirs, bien desole de dire que la Bolivie correspond au second. L'exemple le plus flagrant, La Paz, immensite urbainne, defi contre la nature d'avoir bati cette ville sur les flancs de montagnes, le tout a 4000 metres. La pollution vous coupe les poumons, les colectivos pleuvent de surrencheres de destinations et de prix, surtout pour toi, pauvre touriste. Malgre ces richesses naturelles et humaines immenses, le pays ne semble pas pret pour un tourisme veritable et equitable, comme dirait l'autre. Belle de loin, belle de nuit, cette capitale reste dans nos memoires, comme par exemple les sauts et roules-boules des cholas (sorte de "caste" de femmes dans la societe, un message plus complet a suivre sur ces dames) lors des combats de catch mixtes de El Alto, commune voisinne de La Paz, le marche noir, vecu sous la grele et les cascades d'eaux qui se deversent depuis les hauteurs pauvres et froides jusqu'aux riches de la cuvette.

Et puis, il y a des retrouvailles, au bord d'un lac, le plus haut du monde, pour passe la nouvelle annee avec nos amis francais. On se retrouve le plus simplement et facilement du monde a un carrefour de Copacabana, apres 1 bus, 1 taxi et 1 colectivo apres le Machu Pichu. Xavier et Wioletta nous accompagneront desormais pendant une dizaine de jours, sans nous avoir gaves de surprises francaises et sucres!

Vous me trouvez peut etre critique, negatif. Le voyage n'est pas que decouverte et eblouissements, je ne veux pas composer mes messages de mots comme "incroyable", "experience humaine", "unique", "fabuleux" et d'autres, je vous dresse un portrait honnete, de ce pays qui marque, qui capte son visiteur. Oui c'est bien le pays des "plus haut" de beaucoup de choses, villes, lacs, salares, des femmes a chapeaux, des animaux ignores et maltraites, des enfants souriants et travailleurs, des marchands de cocas ( non pas la drogue chimique mais politique, industrielle), des montagnes caches dans les nuages, du chaud, du froid et aussi et beaucoup trop d'Evo Morales, fraichement peint sur tous les murs et montagne du pays, reelu, pleins de sourires, de fruits et legumes, de poignees de mains pleines de cocas et de promesses de fidelite venezueliennes...

Nous quitterons ce pays apres avoir passes trois jours dans le Salar, le plus haut (et oui encore) desert de sel du monde, puis un train de nuit nous fera arriver de jour a la meme frontiere franchie il y a 1 mois, pour retrouver l'Argentine, ses gens, sa viande, bientot sa capitale, la tangesque Buenos Aires...


Que se vaya bien,