lundi 3 mai 2010

Buenos Aires, une ville que je quitte...


Pour ceux qui ne le savaient pas encore, j'ai décidé de quitter Buenos Aires et l'Argentine le 16 avril dernier. Il m'a fallut saluer ces mois de vie porteniene, les personnes qui m'ont entouré, cette ville qui m'a accroché et qui me manque encore. Me reviennent les serveurs de "cortados", les pedidas d'empanadas, pizzas, l'odeur de viande à la parilla. Je ne compte plus les migas, Quilmes et litres de glace consommés, les facturas matinales (je parle beaucoup de nourriture mais cela fait partie de la vie à Buenos Aires!), choripan etc, etc, etc... Je retiens l'énergie et le bruit de l'avenida Corrientes y Cordoba. Je n'oublie pas non plus mes soirées virutas à la Catedral et la Viruta, la danseuse de la plaza Dorrego à San Telmo, les bus customisés véloces et toujours aussi pointus en monnaie.
En vrac également une liste de noms que je n'oublierai pas, Guerin, Cumen-Cumen, BAFICI, Cabaret, 160 presidente Luis Saënz Pena, Tur, Faena, Six feet under, Fernet-cola ( le gout surtout!) Quino, Cortazar, Borges, Che!
Je termine ce paragraphe nostalgique, aucunnes certitudes mais déjà l'envie de reflâner un jour ou l'autre dans cette ville...

J'ai quitte l'Argentine par sa pointe orientale, les chutes d'Iguacu. Je ne m'attarderais pas en adjectifs et superlatifs sur ce lieu unique, beaucoup d'eau et pas beaucoup de bruit pour rien. Ces deux jours étaient surtout consacrés à mon Emmanuelle, profiter l'un de l'autre avant cette séparation temporaire choisie, difficile, regrettée mais utile...

Dimanche 18 avril, 18h, me voilà seul dans un micro se dirigant vers Cuidad del Este, le Paraguay. 6 heures plus tard et un second bus, terminal de bus d'Asuncion, la capitale. Il est environ 23 heures; en terrain inconnu, j'opte sagement pour un hôtel en face du terminal, une chambre simple et économique. Je pourrais rajouter lugubre, sombre, humide et avec une odeur, mélange de renfermé et de tabac froid impregnée sur les draps et les rideaux en papiers journaux. L'aventure reprend, je m'endors dans le lit en bois, tout seul.
Rien à vous dire sur Asuncion, jadis première capitale de l'Amérique du sud, je m'y suis perdu durant 2 jours dans ses colectivos, d'un bout de ligne à l'autre, j'ai marché des dizaines de cuadras à l'inconnu puis sauté dans un colectivo m'éloignant encore plus. La chaleur écrasante et mes érrances m'ont poussé dans un bus, direction Filadelfia au centre du pays. 
Imaginez une ville balayée de longues avenues et de sable, entourée de fermiers ménonnites russes et quadrillée par une signalisation germano-espagnole, vous y êtes. On y parle l'espagnol, l'allemand, le plattdeutsch, la coopérative et la banque, centres névralgique de la colonie, sont gérés par des colons blonds et, de génération en génération, on y travaille, on y rencontre sa femme, on luit fait des enfants...
LE bar/burger de la ville fut le lieu de rencontre avec des jeunes locaux de descendance russe. Jusqu'à la fermeture du lieu (vers 1h), échanges et dialogues sur le foot, l'Amérique latine, le métissage, les femmes, le tout arrosé généreusement de bières...
Lendemain matin, quoi faire de plus? Après une recherche desesperée de Charles Hingels, on referme le sac pour débuter le périple de sortie du pays. Un premier bus me dépose en 2 heures à Mariscal, poste douanier avant la route du Chaco et la frontière Paraguay/Bolivie. Ce premier bus partait à 20 heures de Filadelfia et arrivait à 22 heures à Mariscal. L'idée était d'attraper un second bus, partant quant à lui d'Asuncion à 20 heures pour me récuperer vers 1 heure... Je pense avoir plutot bien geré ces 5 heures d'attente, devant les grilles de la douane, le ventre vide et seul, enfin presque... En plus des chiens errants, des insectes volants et rampants, j'etais fréquemment visité par des grenouilles, des crapauds et même un troupeau d'ânes perdus. On s'arrete la me diriez-vous, non non, mon dernier invité fut un chien, à 3 pattes, clopin clopant ,en désir de caresses. Bien entendu il n'était pas seul puisque ses anis tiques et puces le suivaient fidelement. 2h30 du matin, une lueur sur la route, les phares de mon bus! Tampon de sortie, je m'installe, je couche le siège, je m'endors...

Et me revoilà en Bolivie, depuis presque 2 semaines. Apres Santa Cruz et les missions jesuites en la sympathique et baroque compagnie d'un ami bolivien, le ventre bien rempli par sa mère, je me suis dirigé vers Cochabamba le temps de saluer son Cristo et pénétrer quelques heures la cancha, ville/marche etourdissante.
Brouillonné depuis le petit village paisible de Sorata perdu dans les montagnes et les nuages, entre une petite ballade de 9 heures et une conversation sur la géographie de l'Amérique latine avec une jeune demoiselle de 4 ans, je termine ce post depuis La Paz ou j'atteris pour la troisieme fois.

Il me reste quelques jours avant de retrouver enfin ma belle et grande, la femme que j'aime, pour poursuivre à quatre pieds, quatre yeux et deux coeurs cette aventure et continuer de vous la raconter à quatre mains.


Affectueusement,

Fred

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