dimanche 24 janvier 2010

Où tout finit tout commence


C'est bien connu, il n'est jamais trop tard... pour enrichir son blog par exemple ! Voici donc quelques lignes qui vous éclaireront sur la fin de notre périple latin.


Après avoir quitté la Bolivie par la porte du salar d'Uyuni (dont la blancheur infinie ne saurait se décrire par les mots... patience ! bientôt les photos !), nous nous sommes échoués en bande à Salta d'abord puis à Mendoza, retrouvant ici et là d'autres estivants français, argentins et boliviens. Dur de se contenter de tourisme urbain après toutes nos aventures ! Dur de se sentir dépaysée dans une ville aussi bien quadrillée que ses voisines, si propre, riche et ensoleillée soit-elle. Heureusement, le vignoble a de quoi réconforter... Les Cabernet, Syrah et autres Malbec font vibrer les papilles tandis que les cavistes font trembler les portes-monnaie !

Suit une escapade à 2 au Chili, pour prendre la température du Pacifique. La baignade fut fraîche et déconcertante... Tandis que nous regardions les grosses vagues mousser et lécher la plage, dans la douce et chaude lumière du soleil déclinant, les lèvres un peu colorées de ce vin pas si fameux... un sac de plage, le nôtre, s'est volatilisé !
Par chance, ni passeport, ni caméra, ni carte bleue à l'intérieur... Quand même quelques petites choses auxquelles on tenait sentimentalement. Sensation troublante de révolte et résignation. Que faire, que dire ? le récit de ce délit en appelle mille autres, bien plus graves et plus handicapants pour leurs victimes...

On interrompt donc notre hôte adorable dans la litanie de ces horreurs ! Parlons par exemple de politique. La veille, la droite a remporté les élections présidentielles. Michèle Bachelet aurait pourtant fait l'unanimité pour un 3e mandat, non permis par la Constitution. La vente d'alcool n'était plus non plus permise après l'annonce des résultats, pour "éviter les débordements"...

Plus de vin, plus de sac de plage et plus de sous ! Ces 2 jours au Chili ont été ceux de carences encore inconnues ! Mère HSBC nous a provisoirement coupé les vivres !!! Impossible de retirer le moindre peso alors que notre plafond n'était pas atteint... Grrr ! La banquière va passer un sale quart d'heure ! Du coup, restriction alimentaire (pas de resto j'entends, mais courses possibles parce que la carte fonctionne pour payer, allez savoir pourquoi!) et changement de mode de transport pour le retour : plus de place dans les bus pour Buenos Aires avant 2 jours et billets bien trop chers ! Nous rentrerons donc... en STOP !

Départ de Valparaiso mardi à 10h, arrivée à Buenos Aires mercredi à 22h, après un pick-up rouge, une Renault climatisée, une Vectra (de Chevrolet) endiablée et deux bus argentins pour finir. La dernière aventure, où nous avons prié pour que rien ne perturbe notre dernier chauffeur particulier lancé à plus de 150km/h dans la Cordillère et pour que les bus fournissent dîner ou petit-déj...

La chaleur de la capitale argentine remplace désormais nos lourds sacs à dos : écrasés par l'atmosphère ambiante, on se traîne du lit à la salle de séjour du bel appart ancien que nous partageons en attendant de prendre nos quartiers dans le loft de San Telmo, le quartier historique... Dernières heures de transition (pour ne pas dire glandouille) avant de se lancer activement dans la recherche d'une activité professionnelle rémunérée...

La suite au prochain post ! D'ici là, je fais mon possible pour vous transmettre un peu de ma moiteur, faîtes de votre mieux pour m'envoyer de l'air !!!

mardi 5 janvier 2010

Reminiscences et Contradictions


Avant toutes choses, toutes paroles, une tres belle et bonne annee a vous toutes et tous, nouvelle decennie, pleins de choses a accomplir pour vous et moi, a partager bientot tous ensemble...


Nous en etions restes a un passage de frontiere, celui de la Bolivie, il y a de ca presque 1 mois. Plutot que de narrer notre periple au jour le jour, j'ai envie de partager mes impressions, mes critiques, en general et en particulier.

Les voyages sont faits de routes, de bus, commencons donc par cela. Pour prendre un bus en Bolivie, il faut d'abord affronter les assauts des vendeurs des diverses compagnies, pleines de promesses, de meilleurs prix et d'honnetete... Pour les prix, rien a dire, comptez 1 euro environ l'heure de route. Apres, l'aventure commence: les sieges peut etre inclinables, la TV qui diffuse un film americain en russe, les pots d'echapements DANS le bus, en sus, la poussiere, les allees et venues incessantes, le tout sur des routes qui n'en sont pas, 80% du pays est compose de pistes, de sentiers, glissants, poussiereux, bancals, troues, dangereux... Premier echo au titre de ce message, cela peut faire penser a l'Asie, a la difference que les routes existent, que les passagers sont consideres, les conditions de voyage sont "humaines".
Il est dur de comprendre comment un pays, au debut de la deuxieme decennie du XXI siecle, ne dispose toujours pas de VRAIES routes, malgre la main d'oeuvre a disposition, la volonte du peuple de travailler, pendant que le president sourit avec des pasteques sur les photos de "propagande", EVOlution...

La premiere vraie rencontre avec le pays s'est faite a Potosi, anciennement la ville la plus riche du monde, toujours la plus elevee (plus de 4000m) et de plus en plus la plus ignoree. La visite des mines, hormis la dimension touristique digne d'un parc d'attractions, fut une vraie revelation, une experience. 3 heures sous terre dans un lieu ou des hommes s'epuisent, s'impregnent de souffre, de vapeurs, de sueurs et de cocas pour oublier leur labeur, leur punition! Il est trop tot pour le dire, mais j'espere concretiser le projet de revenir dans ces mines, y filmer ces hommes pour refleter au plus pres la realite vecue, les sentiments exprimes. Une certainne promiscuite s'est cree entre le guide et nous, un retour en juin, carnaval et festivites pour les mineurs, au grand malheur des lamas, futurs sacrifies!

La route nous reprend, nous porte en capitale, pardon, capitale constitutionelle, Sucre, avatar miniature de la grande capitale La Paz. On s'immerge de plus en plus dans la societe, on dejeune au comedor, sorte de cantine interne aux marches, comme en Asie, un plat complet pour moins d'un euro, le regard des locaux, intrigues le premier jour, moins le second, habitues le dernier, nous restons "gringo" mais l'etiquette s'efface quelques instants...
Rix, pommes de terres, viandes de porc, boeuf, arroses de sauces piquantes (aji), jus de fruits, quinoa, alimentation repetitive, nutritive, equilibree, un peu moins varies que chez nos amis d'Asie.

Notre timing de voyage nous permet de partir au nord, dans la region des Yungas, plus pres du Bresil, loin, loin, long et penible fut ce voyage, apres 4 heures de negociation, 2 bus, une averse et 18 heures, Rurrenabaque apparut. Petite ville paisible, un ancien policier RATP reconverti en expat passione du pays, tenancier d'un bar petit dej/dej et diner par chef marocain/internet/cine/kayak/cheval (demander Thomas au Piranha) et la jungle, raison de notre venue.
Dans nos fonctionnements de voyage, s'ecarter des reseaux et sentiers touristiques est une priorite. Apres avoir eviter de repartir avec un super t-shirt d'une compagnie, via le fameux Thomas nous rencontrons un homme, natif de la jungle, un guide independant, prenome JUNGLE MAN. Baldemar de son vrai nom va donc nous guider dans sa deuxieme maison, la jungle amazoniene des Yungas. 3 jours dans l'humidite, la decouverte, la fusion avec ce Vert remplis de plantes de jouvence, d'insectes rampants et volants, de lianes gorges d'eau, de --- pause dans ma narration, sur le sujet de l'eau. Nous pouvons affirmer avoir connu la soif, manque de bouteilles a partir du deuxieme jour, obligation de boire de l'eau bouillie au feu de bois, le gout et l'odeur reste encore, "la soif l'emporta, mais il jura un peu plus tard qu'on ne l'y reprendrait plus" --- panoramas et de discussions philosophiques, gastronomiques et therapeutiques avec ce personnage qu'est JUNGLE MAN, natif de la communaute des Reals Beni qui nous a egalement aeccueilli dans ses paillotes le premier et dernier jour.
Experience unique et douloureuse, physique et psychologique, en cette periode de noel, loin des confits, de la famille, de la chaleur humaine reconfortante. Reste heuresement les belles surprises de ma compagne, petite etoile de noel sous la tente, petit instant hors du temps, apres une veillee de noel, lente, peu arrosee, ou l'on ne sait qui est le visiteur, qui regarde qui, qui est dans la cage...?

La societe bolivienne continue de se construire devant nos yeux et dans nos tetes. Encore une fois, des flashs asiatiques reapparaissent, dans ce pays ou l'ont peut acheter de tout, partout, tout le temps a n'importe quel prix. Apres, comme certains disent, il y a des bordels organises et des veritables foutoirs, bien desole de dire que la Bolivie correspond au second. L'exemple le plus flagrant, La Paz, immensite urbainne, defi contre la nature d'avoir bati cette ville sur les flancs de montagnes, le tout a 4000 metres. La pollution vous coupe les poumons, les colectivos pleuvent de surrencheres de destinations et de prix, surtout pour toi, pauvre touriste. Malgre ces richesses naturelles et humaines immenses, le pays ne semble pas pret pour un tourisme veritable et equitable, comme dirait l'autre. Belle de loin, belle de nuit, cette capitale reste dans nos memoires, comme par exemple les sauts et roules-boules des cholas (sorte de "caste" de femmes dans la societe, un message plus complet a suivre sur ces dames) lors des combats de catch mixtes de El Alto, commune voisinne de La Paz, le marche noir, vecu sous la grele et les cascades d'eaux qui se deversent depuis les hauteurs pauvres et froides jusqu'aux riches de la cuvette.

Et puis, il y a des retrouvailles, au bord d'un lac, le plus haut du monde, pour passe la nouvelle annee avec nos amis francais. On se retrouve le plus simplement et facilement du monde a un carrefour de Copacabana, apres 1 bus, 1 taxi et 1 colectivo apres le Machu Pichu. Xavier et Wioletta nous accompagneront desormais pendant une dizaine de jours, sans nous avoir gaves de surprises francaises et sucres!

Vous me trouvez peut etre critique, negatif. Le voyage n'est pas que decouverte et eblouissements, je ne veux pas composer mes messages de mots comme "incroyable", "experience humaine", "unique", "fabuleux" et d'autres, je vous dresse un portrait honnete, de ce pays qui marque, qui capte son visiteur. Oui c'est bien le pays des "plus haut" de beaucoup de choses, villes, lacs, salares, des femmes a chapeaux, des animaux ignores et maltraites, des enfants souriants et travailleurs, des marchands de cocas ( non pas la drogue chimique mais politique, industrielle), des montagnes caches dans les nuages, du chaud, du froid et aussi et beaucoup trop d'Evo Morales, fraichement peint sur tous les murs et montagne du pays, reelu, pleins de sourires, de fruits et legumes, de poignees de mains pleines de cocas et de promesses de fidelite venezueliennes...

Nous quitterons ce pays apres avoir passes trois jours dans le Salar, le plus haut (et oui encore) desert de sel du monde, puis un train de nuit nous fera arriver de jour a la meme frontiere franchie il y a 1 mois, pour retrouver l'Argentine, ses gens, sa viande, bientot sa capitale, la tangesque Buenos Aires...


Que se vaya bien,