vendredi 27 novembre 2009

TCM, HSBC et beaucoup de petites bulles


Que faire à Buenos Aires, durant ce mois de transit? Et bien, ne pas s'en faire, ne pas aller trop vite...

On peut par exemple tenter de comprendre son système bancaire, plus spécifiquement, les restrictions appliquées aux touristes. Avec nos 2 VISAS (c'est bien connu, l'Amérique du Sud a toujours été un lieu de planque pour les plus fortunés), nous effectuons nos retraits régulièrement, sans se demander plus. Seulement, quand JE décide, sur un coup de tête, bien que, murement réfléchi, d'acheter une caméra, tout se complique! Suite à la crise de 2001, un étranger, VISA, VISA PREMIER, MASTERCARD, qu'importe, se voit restreint à moins de 4000 pesos par semaine, au taux de change de ce jour, 700€, 1050$... La somme nécessaire pour mon achat étant plus importante, j'ai donc recours au troc, aux retraits nocturnes désespérés, sans succès. J'ai même, l'espace d'un très court instant pensé, via Western Union, à m'envoyer, à moi même, du liquide, pour l'avoir à disposition, moyennant bien sur des frais qui eux ne connaissent pas la crise...
J'avais envie de partager ces galères avec vous, ça soulage, plus que l'automate de billet plutôt étroit d'esprit je trouve!

Une autre activité, manger.
Il était une fois un certain Carlito, "padrino" d'une très bonne amie, qui aimait à partager des repas gargantuesques. Le dernier en date à duré 5h, le temps d'écouler 7 bouteilles de champagne et quelques kilos de viande. Si seulement la fin était proche, mais non, quelques kilomètres dans la ville, la "journée" continue, avec des douzaines d'empananas, pizzas et un bon litre de glace pour hydrater le tout. Le calme après la tempête, on claque la porte, ouf, rentrés, sains et saufs, mais, avec 2 bouteilles de champagne, pour plus tard...!
Le Padrino nous attend pour un repas d'enrevoir avant notre départ, promis, on rentre en charrue!

Après les jours, viennent les nuits, plutôt les soirées. Dans notre appartement, la meilleure chose, je dis bien la meilleure, c'est le cable, surtout TCM!
Hitchcock, Carpenter, Walsh, Hattaway, Burton, les films s'enchainent, les retrouvailles, les découvertes (Lord Jim et In Cold Blood de Richard Brooks), et l'exercice cérébral d'entendre de l'anglais et de lire de l'espagnol, mécanique des méninges, méthode intensive d'apprentissage linguistique. Mais aussi ESPN,  Federer, Murray, Del Potro sur les courts londoniens, les tapis et lunettes noires de la WPT, les offs du Rugby. Je ne parlerai pas des chaines de news, de cuisines et de télénovelas argentines, non je n'en parlerai pas, déjà parce que je ne les regarde pas, et ce que j'ai vu, je..., non, c'est trop dur...


Pluie dans les rues, journée dans l'appart, devant mon Mac, ou Cars en espagnol. Dans une semaine, un car nous attend vers 20h30, pour nous transporter vers le Nord de l'Argentine. Le début d'un long voyage de plus d'un mois, avant le retour, la vraie rentrée, la première dans ce nouveau pays et cette nouvelle ville.

Un beso grande

Premier séminaire à Buenos Aires


J'ai choisi d'étudier à l'IUNA, l'Instituto Universitario Nacional del Arte de Buenos Aires. "Especializacion en produccion de textos criticos y de difusion mediatica de las artes", telle est ma filière, mi carrera. L'année scolaire ne commencera qu'en avril 2010, en attendant, je suis librement le séminaire de novembre sur la sémiotique des arts....

Nous ne sommes qu'une vingtaine d'auditeurs pour 4 professeurs. La salle n'a rien d'un amphithéâtre : seulement des chaises à accoudoir-tablette, un tableau à feutres et du matériel informatique en cage (pour la sécurité ?). Les cours commencent souvent avec une demi-heure de retard. La prof et ses assistants n'arrivent jamais en même temps. Les horaires n'ont donc rien de contraignant. Même la pause qui ne devrait durer qu'un quart d'heure se dilue jusqu'à dépasser les 35 minutes. Forcément, on ne se contente pas de sortir de la salle pour prendre l'air, ici on va carrément prendre un café dans un bar d'à côté...

Ce qui me plaît surtout, c'est le mode d'enseignement. Les cours sont construits sur la participation orale de tous. Même si je ne saisis pas tout de la sémiotique, les questions, discussions, interjections, m'aident à rester concentrée. Exit les plans en trois parties bien chronométrées avec intro et conclu pour la présentation des commentaires de textes. Ici, on s'assied sur la table du prof et on reformule comme on peut ce qu'a écrit l'auteur. C'est déjà pas mal et à tous les coups, ça mérite des applaudissements...

Il y a d'autres étudiants étrangers, deux Vénézuéliens et une Brésilienne, mais je suis la seule à venir d'un autre continent. Lors du premier cours, j'ai suscité les curiosités : prononcer mon prénom correctement était un défi. J'ai simplifié les choses : ce sera Emma pour tout le monde !

Autres lieux, autres moeurs ! En cours, le portable n'est pas interdit. Emettez et recevez textos et appels, on ne vous en tiendra pas rigueur. Eclipsez-vous bruyamment et sans discrétion, personne ne s'en offusquera.

Côté sémiotique, je n'ai pas beaucoup progressé. Les premiers séminaires n'ont été que discours philosophiques et abstractions linguistiques. Les oeuvres d'art ne sont apparues que lors du 6e cours... Côté vocabulaire, je suis vernie... Dorénavant, je saurai dire discursivité, processus, paradigme et contiguïté en espagnol !

Espérons que quatre mois de plus ici me suffiront pour faire tomber les obstacles du langage et dépasser le "Salut! ça va?" local (Ola! que tal?) pour nouer de plus profondes relations amicales !

dimanche 15 novembre 2009

Vamos !


Premier post, premiers mots, premières interrogations : que dire ? par où commencer ? comment formuler ? Pour mieux vous servir, mon écriture n'aura qu'une seule contrainte : la simplicité (eh oui, c'est un défi !)


Je commence donc en toute franchise et sans arabesque. Mes premiers jours à Buenos Aires ont été à l'image du début de ce mail : un peu brouillons. Pour qui débarque après 25 heures de voyage, Bs As a de quoi effrayer : bruit, agitation, circulation. Comme toute grande métropole qui se respecte, la capitale argentine se définit aussi pas sa concentration d'hommes et d'habitations, de transports et de pollution, de commerces et de consommation.


Cette observation faite, il ne me reste plus qu'à apprécier ce que constituent par ailleurs les charmes et les délices de la ville. A moi le plaisir de vous les conter ! à vous le loisir de les imaginer ("Buenos Aires, une ville où..." pour vous aider) !


Pour l'heure, je m'enthousiasme donc pour les bars et les cafés. J'aime ces intérieurs élancés, ce style ancien, cette déco étudiée. Ici, les bars se font galeries et les salons de thé librairies !

Je m'intègre en assistant à d'obscurs cours sur la sémiotique des arts. 8 heures de cours par semaine, réparties en deux séances et qui se soldent toujours par des maux de tête... La concentration en langue étrangère n'est pas sans douleur !
Je sympathise également avec d'attachants sexagénaires à l'aquagym... partager une piscine, bien plus, ensemble y patauger, se révèle un bon moyen de rencontrer !

Enfin, je m'adapte à cette nouvelle vie argentine : je dors moins la nuit mais plus longtemps le matin, je bois plus de bière que de vin, j'apprends à faire des empanadas et je collectionne les piqûres de moustiques ! (ici, la citronnelle les fait rire !)


En voici assez pour vous rassurer, vous, mes parents et mes amis... Pour le reste, inutile de paraphraser mon misfit associé.
Puissent nos posts vous divertir et vous instruire ! La Fontaine l'aurait sans doute beaucoup mieux dit, mais c'est sans prétention et en toute modestie que mes premières impressions vous sont livrées ici...

samedi 14 novembre 2009

Débuts...


Todas, Todos,


Ce premier message est porteur de mes impressions, de mes retrouvailles avec cette ville, Buenos Aires, un peu moins de 2 ans après ma première visite.


La première différence, mon regard, loin de celui de touriste, est désormais celui d'un nouvel arrivant, ni résident, ni expat, véritablement en transit, quelque peu vagabond, curieux, ambitieux et patient, un maitre mot dans cette ville.

Il est encore un peu tôt pour vous narrer des aventures humaines incroyables, vous barber de nos récits de voyages et des 3500 photos qui les accompagnent, néanmoins déjà une paire de tongs consommée, une guia'T décomposée, (quelques cheveux arrachés au passage), de nombreux bus trouvés (ouf!), quelques mains de poker sans succès, et,disons, 3 piqures de moustique (je parle pour moi...)
Après des débuts météorologiques mitigés, le soleil et la chaleur sont présents dans la ville, tout comme les contrastes et les contres-jours que j'aime tant, enfin, nous ne sommes pas chez le coiffeur, passons la météo...

L'immersion lente commence véritablement depuis quelques jours, on s'efforce de quitter le label "touriste", par exemple, on ne fait qu'une bise, on communique par textos du matin
au soir (avec les amis, les commerçants, les agents immobilier,...) les cartes de visites s'accumulent, les numéros de bus s'enregistrent, on mange des spaghettis le dimanche, les "supremas de pollo", "lomito", pizza, "migas", "empanadas" et autres se digèrent, le maté nous rappelle l'heure de la journée et d'autres petites choses, qui se rassembleront au fur et à mesure dans notre post « Buenos Aires, une ville où... ».

Et puis, au fil de mes excursions pedestres, je m'installe de temps à autre dans un café, j'en observe son décor, sa vie, son atmosphère, et je m'imagine peut être y rencontrer l'Autre, et le capturer avec ma caméra...

Après avoir été accueillis sur différents canapés-lits et matelas, nous avons, depuis maintenant une semaine, notre propre canapé-lit (YOUpi...) Rien à dire de plus sur ce logement de fonction, temporaire, qui nous abrite jusqu'à notre départ début décembre pour le nord-argentin et la Bolivie. Durant un long mois, nous laisserons Buenos Aires à la folie des fêtes de fin d'année, la quiétude des grandes vacances, et la folie des prix touristiques...


Voilà, mes impressions s'arrêtent ici pour le moment, bien d'autres à suivre...
Une pensée globale pour tout le monde, afin de n'oublier personne et ne pas faire de jaloux, votre absence se fait sentir régulièrement, comme celle du fromage et du pain (et oui, on reste français malgré tout!).

Peut être quelques lignes d'humeur avant le départ, assurément de nombreuses sensations pendant le périple.


Hasta pronto !

vendredi 13 novembre 2009

Buenos Aires, une ville où...

...les bus ne s'arrêtent pas, ils ralentissent !
...tous les robinets gouttent.
...si t'as pas de monnaie, il te reste tes pieds pour marcher et
tes yeux pour pleurer ! (les bus n'acceptent que les pièces)
...même les arbres transpirent !
...le papier d'aluminium n'emballe personne !
...il n'y a pas que les fleurs qui sont en plastique !
...les postes ne vendent pas d'enveloppe.
...les chiens sortent en groupe.
...on se fait la bise.
...tout le monde se tutoie.
...le maté se boit toute la journée, chaud, froid, sucré...
...chercher la petite bête revient à chercher la 5e patte du chat
(pas évident) !
...il faut recycler pour picoler !
...il y a des rues parallèles, perpendiculaires, rectilignes,
orthogonales, croisées, régulières, droites, directes, franches,
honnêtes et justes !
...il y a aussi des carrefours... à angle droit, en croix, fléchés,
croisés, à intersection, à bifurcation, à embranchement axial,
orthonormé, orthogonal !

Fred & Emma

jeudi 12 novembre 2009

Bienvenido


Bienvenue à toutes et tous sur ce Blog, MISFITS in TRANSIT, portail d'échanges, de dialogue, recueil de pensées et d'impressions et aussi journal de notre aventure.

Pour le titre, Misfit, l'encadré latéral pourra vous orienter. Pour le contenu, il sera spontané, romancé, édulcoré, confident, mystérieux, trivial, intense, le tout avec 4 mains,
2 têtes, donc beaucoup d'idées, et de manières de les narrer.

Il ne tient qu'à vous de faire de ce Blog un lien permanent entre nous : devenez membres pour rester informés des nouveaux posts comme de nos pérégrinations. Nous comptons sur vos réponses, vos commentaires, vos réactions...


Fred & Emmanuelle