vendredi 27 novembre 2009

Premier séminaire à Buenos Aires


J'ai choisi d'étudier à l'IUNA, l'Instituto Universitario Nacional del Arte de Buenos Aires. "Especializacion en produccion de textos criticos y de difusion mediatica de las artes", telle est ma filière, mi carrera. L'année scolaire ne commencera qu'en avril 2010, en attendant, je suis librement le séminaire de novembre sur la sémiotique des arts....

Nous ne sommes qu'une vingtaine d'auditeurs pour 4 professeurs. La salle n'a rien d'un amphithéâtre : seulement des chaises à accoudoir-tablette, un tableau à feutres et du matériel informatique en cage (pour la sécurité ?). Les cours commencent souvent avec une demi-heure de retard. La prof et ses assistants n'arrivent jamais en même temps. Les horaires n'ont donc rien de contraignant. Même la pause qui ne devrait durer qu'un quart d'heure se dilue jusqu'à dépasser les 35 minutes. Forcément, on ne se contente pas de sortir de la salle pour prendre l'air, ici on va carrément prendre un café dans un bar d'à côté...

Ce qui me plaît surtout, c'est le mode d'enseignement. Les cours sont construits sur la participation orale de tous. Même si je ne saisis pas tout de la sémiotique, les questions, discussions, interjections, m'aident à rester concentrée. Exit les plans en trois parties bien chronométrées avec intro et conclu pour la présentation des commentaires de textes. Ici, on s'assied sur la table du prof et on reformule comme on peut ce qu'a écrit l'auteur. C'est déjà pas mal et à tous les coups, ça mérite des applaudissements...

Il y a d'autres étudiants étrangers, deux Vénézuéliens et une Brésilienne, mais je suis la seule à venir d'un autre continent. Lors du premier cours, j'ai suscité les curiosités : prononcer mon prénom correctement était un défi. J'ai simplifié les choses : ce sera Emma pour tout le monde !

Autres lieux, autres moeurs ! En cours, le portable n'est pas interdit. Emettez et recevez textos et appels, on ne vous en tiendra pas rigueur. Eclipsez-vous bruyamment et sans discrétion, personne ne s'en offusquera.

Côté sémiotique, je n'ai pas beaucoup progressé. Les premiers séminaires n'ont été que discours philosophiques et abstractions linguistiques. Les oeuvres d'art ne sont apparues que lors du 6e cours... Côté vocabulaire, je suis vernie... Dorénavant, je saurai dire discursivité, processus, paradigme et contiguïté en espagnol !

Espérons que quatre mois de plus ici me suffiront pour faire tomber les obstacles du langage et dépasser le "Salut! ça va?" local (Ola! que tal?) pour nouer de plus profondes relations amicales !

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