samedi 12 juin 2010

Hola Puès!


Les Misfits vous saluent depuis la ¨petite¨ville d'Iquitos, au fond de la jungle peruvienne, dans l'attente d'un bateau pour l'Equateur, que nous atteindrons dans une bonne semaine. Emma vous avait retrouvé après notre parcours Inca, à moi de vous narrer la suite, avant d'entamer notre dernier mois de voyage équatorien...

Dans ce pays où la vie est plus chère, chaque nouveau bus nous permet de changer de décor, d'ambiance, de personnes en quelques heures. Apres la vallee sacrée(ment) riche en sites et en restaurants à touristes, nous nous sommes refugiés sur la cote de Paracas, réserve naturelle de pélicans, faune marine et Pisco Sour économiques et sympathiques, le tout perdu dans un desert de sable. Le ¨paracas¨ est un vent puissant qui emporte tout, s'infiltre dans les maisons, tel notre mistral, sauf que celui ci est rempli du sable du desert voisin. Fiers et sans un sou, nous avons parcouru ces dunes à la recherche de paysages, d'oiseaux marins et d'un grand bol d'air marin pendant toute une journee, affrontant les bourrasques sableuses, le soleil omnipresent jusqu'à la fameuse falaise dite ¨la catedral¨, qui a perdu sa voute suite à un tremblement de terre. La petite 4L de deux pêcheurs nous évite 10 km de retour à pied, ¨que suerte¨, le diner va être bon et tot!

De tous les recits de voyageurs nous ayant précédés, LIMA semblait devoir être une étape courte et peu agréable. Nous devions l'atteindre apres un séjour dans la communautée afro-péruvienne de ¨El Carmen¨, séjour qui est passé de 2 jours à 2 heures... Village désert, aucune festivité, après déjà 1 bus et 2 colectivos, on saute dans un dernier bus pour la capitale... Arrivée de nuit, crachés sur un bord de périphérique, on attrape un colectivo, on se fait guider, on se dirige vers Miraflores, quartier ultra-riche, aseptisé et securisé pour les touristes, pour finalement terminer cette journee de route dans le canapé bien confortable de cette auberge chaleureuse. Et bien, malgré la grisaille ambiante, la pollution inoubliable et le bruit urbain ininterrompu, nos visites de sites, musées et promenades urbaines ont été plutot agréables, sachant qu'une bonne auberge familiale nous attendait chaque soir pour nos repas. Je ne peux pas apprecier la non-beauté de cette ville, je suis plus admiratif de son identité et caractère unique, un résumé bruyant et intense du Perou, de ses marchés grouillants, ses crieurs de bus qui paraissent être les guides de cette fourmilière que nous avons laissée au petit matin après 3 jours, pour se rendre à CARAL, la plus ancienne cité sud-americaine, peut être même du monde, comme dirait le guide, ¨eso esta en proceso de investigacion¨.

Apres la cote, les cotes, celles des cimes de la région de HUARAZ et le parc naturel de la Cordillière blanche. On remonte à plus de 3000 mètres, on retrouve nos polaires le soir après les balades intenses et les visites de sites, tels CHAVIN et ses fameux souterrains, ancien lieu de culte et de célébrations. Les menus à  4 soles continuent de remplir nos estomacs, agrémentés de fruits frais, de jus, de dégustations ponctuelles et de mets inconnus, bons ou pas... HUARAZ fut également le lieu d'une découverte intense, je dirai même sublime, tel est le nom de cette barre de chocolat industrielle qui ne nous quitte plus depuis; cela est devenu notre petit péché, avant d'atteindre les plaines chocolatées d'Equateur! Autre grand moment ( non, on ne pense pas qu'à ca mais aussi quand même!) la dégustation de fromage, très similaire au saint-nectaire, qui a largement agrémenté notre gratin de pommes de terres du soir, tandis qu'Adrien Brody palissait de maigreur dans la Varsovie occupée. 

On ferme le restaurant, une bonne nuit dans un bus tout confort (vrai pour le bus, faux pour la nuit), on redescend vers l'océan, on évite les bonimenteurs du terminal et l'on monte dans un bus jaune et blanc, marqué HUANCHACO. La fin de l'été ne nous empêche pas de profiter des vagues des surfeurs, des fruits de mer pêchés devant nous, digérés le soir même et de rentrer en confidence avec la tenanciere du ¨Tambo¨, petit restaurant de front d'océan. Elle pleure encore la disparition de son père qui lui a légué son restaurant et tout son amour. En bon normand d'adoption, je saute plusieurs fois dans l'océan, avant de retrouver ses vagues et ses crabes en Equateur ( que d'attentes me direz vous!). Evidement, nous n'échappons pas au parcours de sites CHIMU de CHAN-CHAN et MOCHICA del BRUJO et à la momie de ¨La senora de Cao¨ unique dirigente feminine de l'histoire du pays. Dernière étape de la cote, dernier site, CHICLAYO et le musée du ¨Senor de Sipan¨, unique dirigeant présent iconographiquement dans les représentations MOCHICA, puissant, riche et entouré de tellement d'ornements, de parures et autres sacrifiés que son squelette en est tout emiétté...

Et depuis une semaine, nous sommes dans la jungle, 50% du territoire peruvien, 5% de population. Après 10 heures de route qui monte, qui tourne, qui descend et un poulet à moitie cru, nous sommes dans notre premier bateau, YURIMAGUAS/IQUITOS. 2 jours et 2 nuits en hamacs, en compagnie de 2 francais du nord, voyageurs au très long court, de tarots, unos et de rhum, au fil de l'eau et des repas de riz toutes les 3 heures.

Je vous laisse d'IQUITOS, plus grande ville mondiale joignable par mer ou air mais pas par route, qui n'échappe pas a la folie du mondial. Depuis notre arrivée au port jusqu'aux hotels, marchés et boutiques, le pieton suit les matchs sans interruption, 0-0 pour nous, aucun pronostics ni attentes, sauf pour demain matin, nouvelle journée folle de bus et barques pour attraper le prochain bateau, quelques jours jusqu'à la frontière, après, nous ne savons pas encore...

Footbalistiquement votre,

1 commentaire:

  1. Très très sympa ce compte rendu, plein d'images de sons et de parfums... merci !

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